
DÉBRIS DE BÉTON MATIÈRE À PENSER
DÉBRIS DE BÉTON
MATIÈRE À PENSER
“ Débris de béton, matière à penser ” traduit l’idée d’une approche manifeste et engagée face aux enjeux climatiques mondiaux.
L’objectif majeur de cette cause est d’en finir progressivement avec l’exploitation et l’épuisement de masse des ressources naturelles. En effet, le secteur de la construction représente à lui seul 20% de production de CO2 dans le monde. Cela, en grande partie à cause de l’exploitation massive du sable dans le milieu marin permettant la fabrication du béton traditionnel. Lorsqu’on parle de cette problématique autour du béton c’est principalement le ciment Portland, qui est le matériau le plus utilisé dans 80% des constructions actuelles. Cette exploitation massive n’est donc pas sans conséquence, comme l’illustre très bien le réalisateur Denis Delestrac dans son film | documentaire “ Le sable, enquête sur une disparition ”. À ce rythme, dans quelques années, les plages se verront submergées et amenées à disparaître définitivement dû aux dérèglements des ressources provoquant l’augmentation de la montée des eaux.
Comment agir face à ce fléau ? Comment questionner cette matière source de débat économique, géopolitique et environnemental ? Questionner le processus anthropologique et l’économie circulaire de ce matériau, à travers le recyclage et le réemploi des granulats de béton provenant des déchets de démolition me semble être une alternative d’avenir.
Quel avenir j’envisage donc en temps que future architecte | designer pour les granulats de béton provenant des déchets de démolition ? Comment à travers l’évolution de notre société et de son mode de consommation repenser son usage ? Comment parvenir à contrer ce brutalisme ancré dans notre société de consommation ?
Pour cela, les stratégies qui me semblent être importantes à mettre en place pour mener à bien cette prise de conscience environnementale et éduquer les acteurs de la construction vers une nouvelle alternative responsable, seraient de travailler avec le peu de matière grise possible, en proposant des solutions bas carbone, et en exploitant la matière de manière in-situ, en prélevant des matériaux déjà présents sur place. Le but serait de remplacer progressivement l’usage du sable marin, vers une hybridation des déchets de démolition avec des matériaux recyclés, biosourcés, ou provenant du réemploi. Malgré les labels d’éco-construction mis en place (RT 2012 | RT 2020), les normes constructives sont encore trop ancrées et formatées vers ce procédé constructif, elles représentent aujourd’hui un frein considérable. Pour ma part, dans ce monde de plus en plus peuplé et dense, je perçois l’avenir de la construction durable et respectueuse de l’environnement, à travers des projets de réhabilitation, et non de démolitions et de reconstructions incalculés. La question de comment contrer ce brutalisme architectural qui envahit nos villes se pose également. En effet, ce mouvement architectural, amène à un appauvrissement des savoirs-faire et des cultures constructives traditionnelles des territoires. C’est pourquoi l’idée de contrer ces fléaux constructifs, en re-contextualisant ce matériau vers une nouvelle fonction d’usage, autre que le secteur de la construction, ainsi qu’en mettant à l’honneur la genèse de ce matériau et de son savoir-faire traditionnel, à travers une approche locale, artisanal et intuitive de la matière, me semble être la meilleure perspective d’avenir liée à l’évolution de notre société et ses enjeux environnementaux.